Participants : plongée : Didier Lamirault, Steph Guignard
porteurs : Thierry Vircondelet, Jean-Marie Josso
Pour ce retour au S2 aval du Wicky, dit "Gourneyras", je devais d'abord passer reprendre ma ceinture de plombs, que j'avais bien rangée le WE d'avant à l'intérieur de la fontaine-résurgence Saint Delle à Esprels ;-)... Je m'en étais débarrassée pour franchir l'étroiture d'entrée, que je n'avais pu passer qu'à l'égyptienne vu l'étroitesse du conduit, en poussant les bouteilles devant... A la sortie, comme j'avais fait la causette avec un villageois, j'avais juste oublié de la récupérer... C'est donc en bottes et en slip que je m'avance ce dimanche matin dans l'entrée de la source, en scrutant le fond pour apercevoir ma ceinture. Heureusement l'eau est claire... mais aussi bien fraîche, et de l'eau jusqu'à mi-cuisses, je reprends conscience de l'utilité d'une néoprène ;-). Je ne la vois toujours pas alors que la voûte s'abaisse, et soudain si, ouf, je peux la récupérer à l'aide de la manivelle du cric du Toyota, qui me fait gagner 60cm en longueur et m'évite de trop me tremper le torse... je suis donc maintenant complet.
Arrivés sur place, on cause de la configuration avec Didier, alors qu'on profite du ravitaillement café/brioche toujours aussi plaisant. Je préfère partir en 2x4 l plutôt qu'avec les 2x6 l qu'il me conseille, car c'est davantage ma configuration de base. Comme ça je ne prends pas ma bouée agricole en plus, je serai déjà assez chargé avec mon baudrier spél + le haut de baudrier de plongée bricolé dessus la veille en simulation dans mon atelier, + les plombs largables, les piquets, le kitounet avec appareil photo, eau, et crème de marron pour quand ça sortira (+ le kit pour passer la corde et le matos à spiter dans le S1).
La descente du puits n'est qu'une formalité (même si les découvreurs avouent que quelques coups de pétard supplémentaires ne lui aurait pas fait de mal :-). Thierry et Jean-Marie rangent les 6 kits au fur et à mesure que Didier les leur envoie, tandis que je transgoutte à grosses spires au soleil même sans rien faire. Arrivés à la rivière, on constate que les niveaux sont plus hauts qu'au 31 décembre de l'année dernière, avec au moins 1m de plus en hauteur. Le petit bassin où coulait juste un filet d'eau avant la vasque du S1 est maintenant rempli d'eau. Le S1 doit s'approcher les 90m de longueur. On le franchit avec Didier en ne respirant que sur une seule bouteille, et il me passe la 4l sur laquelle il n'a pas respiré pour que je puisse attaquer le S2 avec 2x4l à 250b, impec!
Pendant que Didier regarde où planter un spit, je fais un nœud de chaise sur un gros bloc bien placé, amarre le fil d'ariane pour qu'il passe en dessous de ma corde de progression sans s'y emmêler, et commence la descente avec cette double assurance ;-). Je sais qu'au retour j'aurai un bel amarrage (et avec une splendide plaquette inox à Didier plutôt qu'avec la vieille plaquette acier que j'avais prévue, sur un split planté avec un vrai maté spit plutôt qu'avec le matos dépareillé que j'avais prévu... heureusement qu'il y a des pros ;-)!
Avec les niveaux actuels, le ressaut ne fait plus que 3m de haut, il est moins impressionnant que la fois précédente. Après une arrivée en douceur dans la vasque, je trie les patates et remets mes palmes. La visi s'est troublée avec ma mise à l'eau, et j'avance vers le départ qui se voyait depuis la surface (avant que je ne la trouble). Je vais jusqu'à l'extrémité de la vasque, et descends jusqu'à être à plat au niveau du sol. Je sais que le départ est sur la gauche, mais je ne l'ai pas vu... En relevant la tête, j'aperçois soudain le haut de la galerie à 1,5m au-dessus de la tête, je suis donc déjà dans le départ de la galerie qui s'ouvre devant moi, super! Je m'avance un peu et laisse un plomb largable quasi à l'aplomb de la vasque, dans une visibilité très intime...
Légèrement encombré avec tout mon bazar qui pend de partout, je n'arrive pas à remettre le mousqueton où sont accrochés mes plombs largables à la ceinture, et me dis que tant pis, puisqu'ils sont attachés dessus avec un bout de fil d'ariane, je ne vais pas les perdre. En fait en pendouillant, ils font office de soc de charrue, et lèvent encore plus de glaise... Je m'en rends compte après plusieurs dizaines de mètres, et cela explique peut-être en partie pourquoi je ne vois pas grand chose dans les 20 à 30 premiers mètres que je déroule. Je me dirige donc plutôt à tâtons, car la galerie fait quelques coudes: un coup je butte à gauche et repars vers la droite, l'autre coup c'est l'inverse. A chaque fois je me pose sur un lit d'argile, donc la visi n'est pas terrible... Heureusement, je finis par prendre mes marques et à rentrer vraiment dans ma plongée. Je gagne en automatismes pour préparer les caouètches ou plombs largables à l'avance, perdre moins de temps quand j'amarre le fil, et gagner sur la touille, que je finis par doubler.
Je vois alors beaucoup mieux le profil de la galerie, et ai aussi la chance de dépasser une zone de dépôts, et de trouver un sol bien lavé par le courant sur lequel je me pose plutôt que sur les côtés argileux, avec de belles chailles au sol sur lesquelles je peux faire des amarrages école. Je passe successivement quelques zones de dépôts puis de sol lavé, et continue à dérouler... Toujours à -6m de profondeur, toujours pas la moindre trace de remontée. La galerie doit faire dans les 3m de large x 1,5 à 2m de hauteur, en beau profil bien régulier de conduite forcée, même si je croise quelques abaissements de plafond ou un ou deux passages élargis, mais à cet endroit le passage du courant est bien visible au sol et je continue à progresser en le suivant. Je continue d'entendre Didier taper du spit, alors que j'arrive maintenant à 100m de déroulés, et me demande si je n'ai pas fait 1/2 tour sans m'en rendre compte (j'ai oublié de prendre la direction depuis le début, stupido mio...). Mais non, ça continue droit de bout devant moi. Je viens de passer maintenant sur le vieux fil, en place sur le dévidoir avant que je n'y ajoute du fil pour cette plongée, je sais qu'il ne me reste plus que 50m... Et toujours pas de remontée qui s'annonce... Je continue, et finis par voir les derniers tours du bobineau apparaitre, alors qu'une belle chaille se présente en plein milieu de la galerie avant un passage plus touilleux, ce sera donc l'amarrage final - provisoire j'espère, il me reste une 20aine de cm de fil... Nom d'un chien, Didier l'avait bien pressenti, c'est un long celui-là... 200m de déroulés et pas sorti...
Je ressors sans souci, en ajoutant 2 piquets sur le parcours histoire de recentrer un peu le fil et de tester ces piquets que j'avais préparés samedi, avec une visi pas complètement annulée, voire même parfois correcte. A la sortie, Didier m'annonce que la roche étant très dure, il a dû planter le spit ailleurs, enfin y'en a un beau, sur lequel il peaufine aussi le départ du fil d'ariane en me piquant les 23cm de fil que j'avais laissés sur le bobineau. On recause encore et encore de cette première, 200m, c'est quand même pas tous les jours ! C'est la première fois que j'en déroule autant d'un seul coup d'ailleurs... et avec des 4l, le pied ! On va arroser ça ! Enfin il faut d'abord ressortir. Je récupère le kit où il y avait la corde, avec le matos à spitter, et mets mon kitounet avec l'appareil photo dedans histoire d'avoir un sac en moins en vrac autour de moi. Nous repassons le siphon rapidement, et commençons à nous désaper. La jonction sonore avec Thierry s'effectue à merveille... par le janolène laissé en place et depuis la surface! On s'entendait comme s'il était resté à la base des puits, il décide de laisser en place ce téléphone bien pratique.
Alors qu'on lui dit qu'il peut redescendre pour notre plaisir nous aider à la remontée, Didier me fait remarquer que je suis bien léger... Le kit ne m'a en effet pas suivi jusqu'à la sortie... Merde... En plus de ça avec mon nouvel appareil photo, alors que je pars en vacances à la fin de cette semaine... Faut que j'y retourne... Bilan des bouteilles... Une bouteille toujours à 200 b pour Didier (celle-là, elle est bienvenue !) + une autre à 80 b pour moi, ça le fait... Me revoilà donc parti, en zig-zagant de gauche et de droite autour du fil pour chopper ce foutu kit... 10 m, 20 m, 30 m... toujours rien... Bon, je raccourcis, je ressors le S1 sans l'avoir trouvé. Je retourne au départ du S2 au cas où, non, pas là, je suis bien reparti avec... Et j'y retourne, gauche, droite, en avançant parfois perpendiculairement au fil, parfois les palmes au plafond (il flottait ou pas, déjà, ce kit ?), en battant des bras, bref... 90 m, 80 m, 70 m... toujours rien... Et puis à 15 m de la sortie, le voilà, une tache rougeâtre à 15 cm devant les yeux (on n'y voyait guère plus après tout ça...), c'est lui ! Ouf...
Et voilà le topo (enfin celle-là elle reste à faire, ou la prochaine fois on emporte une balise ça sera plus précis ;-), 200 m de première (et environ 750 m de parcourus avec mes A/R bonus ;-) ! Cool, même si on aurait aimé que ce S2 ressorte. La prochaine fois c'est donc 2x6 l obligatoire, mais le S2 ne plombe pas en-dessous des -6 m comme à l'aval ou Fred était descendu à -10 m, donc c'est déjà ça, et sans bouée ça doit encore passer. Sortie réalisée de main de maître avec les collègues, encore un grand merci pour le coup de main, et aussi à Véro pour le champ !
A très bientôt après mon escapade dans l'Héraut, la prochaine fois on vous propose Didier à l'amont de l'aval du Pinard pour varier les plaisirs ;-), avec un seul matos de plongée à descendre car le S1 passe en apnée avec la corde – sauf si Christophe est aussi dispo, auquel cas on pourrait descendre 2 matos pour plonger les 2 siphons aval derrière le S1 d’un coup (je passe mon tour, je suis comblétement heureux -;) – rdv le dernier WE d'avril si ça vous dit !
Bonne nuit,
Steph
PS1: En prime une photo du Wicky et une autre d'Esprels, devinez ce qui est où ;-)
PS2: Au niveau matos, j'ai sinon compris pourquoi j'ai plongé avec les bouteilles qui pendouillaient tout du long, et pas seulement pour que ma progression aquatique soit identique à d'habitude ;-)... Les boucles de fixation des bouteilles sur le haut du baudrier de plongée que j'avais montées étaient des boucles de fixation de delta récupérées sur un vieux baudrier spél. Comme elles sont rondes, elles glissaient avec les passants doubles sur les sangles, ce que les boucles plates que j'ai sur mon autre baudrier de plongée évitent... Donc la prochaine fois j'essayerai l'inverse, adaptation du baudrier de plongée pour remonter aux bloqueurs avec la ceinture de plombs, plutôt qu'adaptation du baudrier de spél avec un haut d'un vieux baudrier de plongée!