Vie du club SCV70, consacré à la spéléologie, et un peu le canyoning et la via ferrata.
Participants : Damien, Vero et Phil du SCV, Jos du SC Avalon, Randy et Seppe SC Cascade de Belgique.
Damien nous avait prévenu depuis longtemps, l’objectif était de porter une ribambelle de bouteilles de plongeurs jusqu’au 2ème siphon de la Furieuse en passant par le shunt Taquin. 5 kits plongée nous attendent, amenés jeudi par Jean Marc Rias, Pepe, Damien et nos trois amis belges. Il y avait trop de courant donc pas de plongée ce jour-là. Phil et moi sommes arrivés le vendredi soir chez Damien pour être prêts le samedi. Départ à 9h40 pour être à 10 h au trou. Il fait un froid mordant, on a mis les Néoprène à la maison. On retrouve les Belges, et une voiture de spéléos du club de Mandeure dont Benoit qui est resté bloqué par la crue en juillet dernier occasionnant une pré-alerte secours.
On descend vite fait et avançons dans la rivière, le niveau a baissé de 20 cm depuis jeudi. On a bon espoir de tenter. La Furieuse est fidèle à son nom et terriblement belle. On passe la voute mouillante. Ça fait froid quand même et allons jusqu’au siphon dans de la mousse de crue qui nous fait croire qu’on est en discothèque. Il y a trop de courant pour plonger, c’est trop dangereux. Demi-tour. Philippe et Randy prennent chacun une bouteille, Jos le matériel et Damien et moi ce qui reste. Le passage du shunt est épuisant avec les bouteilles. Au carrefour du Bar-Tabac, Randy et Seppe partent pour le laminoir et nous les délestons du matériel. J’hérite d’un second kit, même pas peur, ils étaient moins lourds qu’une bouteille. On repart tranquillement, j’ai les jambes engourdies par l’eau froide et j’avance moins vite que les garçons. On sort à 13h30 dans la bise. Brrr. On s’habille chaudement puis Damien nous demande d’attendre les Spitteurs Fous (Sophie Hans and Co). Ils arrivent à 15 h. Nous rentrons pour finir la journée et enchaînons goûter, apéritif et dîner en refaisant le monde. En mieux. La spéléo, c’est chouette.
Véro Olivier.
Exploration Chaland en Haute-Saône
Rapport d'expédition : Exploration Chaland en Haute-Saône (12-16 février)
Blog SC Cascade :
https://sc-cascade.blogspot.com/2025/02/exploratie-chaland-in-de-haute-saone.html
Introduction
Lors d'une expédition Rigotte-Vannon à l'été 2024, Damien Grandcolas (SC Vesoul), spéléologue local de Haute-Saône, a demandé à réexaminer les siphons avals du Chaland. A 10 200 mètres, le Chaland est le plus grand système de grottes de Haute-Saône. Ces siphons ont été explorés il y a 25 ans par Jean-Marc Lebel (†) et se terminaient par une étroiteure impénétrable.
Avec une voiture remplie de matériel de plongée et une bonne dose d'enthousiasme, Randy et moi sommes arrivés au camp de base de Jos Beyens (SC Avalon) à Poinson-lès-Fayl mercredi soir. L'ambiance est tout de suite bonne. Un verre à la main, nous examinons une fois de plus attentivement la topographie du Chaland.
Jeudi – Portage du matériel de plongée
A 9h nous nous rassemblons à l'entrée de Chaland. Nous rencontrons Damien (SC Vesoul) et ses collègues spéléologues Pépé et Jean-Marc (SC Spiteurs Fous). Une équipe solide pour relever ce défi underground.
La descente débute au Gouffre des Petit Chailles (P21), après quoi on rejoint rapidement l'impressionnant collecteur par un bel affluent. C'est un système aquatique impressionnant. Après 45 minutes de gué dans la rivière souterraine, nous atteignons le premier grand carrefour : à gauche le tronçon semi-fossile vers Bar Tabac, à droite la suite du collecteur qui mène par 'La Rivière Furieuse' aux siphons.
Notre objectif est donc plus en aval, au niveau des siphons avals. Le premier siphon (S1) peut être passé via le shunt Taquin. Nous arrivons ensuite à « La Rivière Furieuse », une puissante rivière souterraine au fort débit. On se rend vite compte que la plongée n’est pas une option aujourd’hui.
Notre voyage prend une tournure inattendue lorsque Jean-Marc tombe dans une petite cascade. Heureusement, il parvient à continuer seul, mais il décide de revenir prudemment. Nous déposons nos cinq sacs de matériel de plongée au siphon (S2). Randy et moi nageons un peu plus en aval pour inspecter l'entrée réelle du siphon. À notre grande surprise, la corde de plongée de Jean-Marc Lebel, installée ici il y a 25 ans, est toujours intacte. L'avenir nous dira si cette ligne est toujours en bon état jusqu'à l'étroiture du siphon 5. Dans tous les cas, une nouvelle ligne de plongée devra être installée.
Après des mois de préparation et d’étude de la topographie, j’espérais pouvoir plonger. Malheureusement, « La Rivière Furieuse » en décide autrement. Sur le chemin du retour, Jos, Randy et moi explorons un peu plus loin que Bar Tabac – une belle région.
Nous terminons la journée chez Damien, où nous sommes chaleureusement accueillis par sa femme Véronique. Nous savourons un délicieux bol de soupe fraîche.
Vendredi – Plan alternatif : creusement dans la grotte de la perte du Moulin
Les prévisions météorologiques pour les jours à venir s'annoncent meilleures, mais un système hydrologique aussi complexe a besoin de temps pour se stabiliser, surtout avec un sol saturé. C'est pourquoi nous utilisons la journée différemment : nous allons creuser à la Grotte de la perte du Moulin, une ancienne perte sur la rive gauche de la Rigotte. Jos rédigera un rapport d'expérience séparé à ce sujet.
Samedi – Récupération du matériel de plongée et sortie au Laminoir de la Bouserouille
A 10h nous nous retrouvons à nouveau à l'entrée de Chaland. Cette fois-ci, ce sont les spéléologues Véronique et Philippe (SC Vesoul) qui nous rejoignent. Nous rencontrons également un groupe de jeunes spéléologues, qui visiteront le Chaland aujourd'hui. L'un d'eux a été piégé au Bar Tabac en juillet 2024 après une crue violente et soudaine du collectionneur. Damien était alors responsable du secours.
Les préparatifs de ce jour sont moins agréables : nos combinaisons et chaussures de spéléologie boueuses sont gelées. Les riches spéléologues d'Avalon, qui peuvent se permettre une deuxième combinaison, sont moins touchés par ce phénomène. :-)
Avec l'itinéraire de jeudi encore frais dans nos esprits, nous avançons bien et récupérons le matériel de plongée dans le siphon. Il est clair pour tout le monde que plonger aujourd’hui serait une opération kamikaze. Pas pour aujourd'hui alors.
Randy et moi voulons un peu d'action supplémentaire. Equipés de nourriture, de boissons et d'un bon point chaud, nous nous aventurons dans une excursion au Laminoir de la Bouserouille.
En chemin, nous croisons la Galerie des Chailles, Sahel-eau, la ravissante Galerie Féérique, Les Dunes, la Galerie des Conifères et enfin le célèbre laminoir. La grotte devient de plus en plus belle à mesure que nous avançons. Les galeries sont spacieuses et impressionnantes, avec de hauts plafonds. Malheureusement, avec notre éclairage limité et seulement une GoPro, nous pouvons difficilement capturer l'immense beauté.
Pendant ce voyage je pense à Damien. Il y a des années, après avoir traversé un siphon de -3 mètres de profondeur et 10 mètres de long en apnée (!), il a pu explorer cette impressionnante réserve. Cela devait être absolument fou ! Ce n'est que plus tard que fut creusé le puits artificiel du Gouffre des Petit Chailles, qui permet aujourd'hui d'accéder au système sans devoir plonger dans les siphons.
Jos nous avait prévenu des pentes d'argile dangereuses, et il avait raison : elles sont glissantes. Un moment d’inattention peut vous coûter cher. La prochaine fois, j'apporterai peut-être un pylône pour une meilleure adhérence.
Au laminoir, Randy est le premier à franchir le passage étroit et passe avec succès. Il est devenu un « spécialiste d'étroitures » ! Je suis, mais décide de faire demi-tour après la première moitié, ça passera si j'expire correctement. Mais nous approchons aussi de notre limite de temps fixée, car nous devons être chez Damien à 19h pour un dîner d'adieu. Le voyage de retour s'annonce difficile. Le sentier est constitué en grande partie d'un large caniveau rempli de 20 à 50 cm d'eau boueuse. C'est comme si on avait dansé tout le voyage, c'est tellement glissant ! Nous échouons plusieurs fois.
Sur le chemin du retour, non loin de l'entrée, nous rencontrons un autre groupe de jeunes spéléologues. « Êtes-vous les plongeurs belges ? » Randy prend la parole et brille comme une véritable star internationale !
Je suis profondément impressionné par cette grotte et je sais déjà que je reviendrai plus souvent pour explorer davantage le système. Derrière le laminoir se cache la mystérieuse Galerie des Mikados, que l'on dit encore plus spectaculaire. La Grotte du Deujeau, située en amont, mérite également une visite. Un voyage séparé, sans les tracas du portage du matériel de plongée, semble être un bon plan pour l’avenir.
Nous terminons la journée par un bon dîner chez Damien. Damien et Véronique nous ont régalé avec des pizzas et ma copine et moi avons préparé deux autres plats de pâtes au four avec des boulettes de viande. L'autre Véronique nous régale d'une délicieuse tarte aux pommes en dessert. Nous sommes déjà en train de planifier la prochaine expédition, espérons-le dans une période où il y aura moins d'eau, juste après l'été.
Dimanche matin – Au revoir
Randy et moi disons au revoir à Jos et quittons le camp de base. Même si nous n'avons obtenu aucun résultat de plongée, cette expédition était quand même fantastique. L’introduction au Chaland a été intense, stimulante et inspirante.
À suivre!
Seppe
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