Participants : Thierry, JM, Jean-Luc, Céline du GCPM et Sarah
Une bien bonne nouvelle nous attend pour ce dimanche au temps incertain. La DIR EST nous a autorisé à poursuivre nos travaux au gouffre du Bois Brûlé le long de la N19. Nous avons même le sésame, la clef de la grille pour un accès facilité et une moindre gène vis a vis des usagers de la nationale.
Le RDV est fixé pour 10h devant chez moi. Nous nous rendons directement à la gendarmerie pour prévenir de notre nouvelle excursion dans les falaises. Ils photocopient le papier de la DIR afin de prévenir au mieux le centre des appels de Vesoul.
Déjà à ce moment là, pour Céline, l’entrée en matière avec les desobeurs du SCV n'est pas des plus commune... C'est une immersion en règle qui l'attend, puisque nous poursuivons les hostilités avec le traditionnel café croissant avec vue sur la nationale depuis notre nouveau parking attitré.
Vers les 11h30 tout le monde met du sien pour acheminer tout le matériel jusqu'à la tête de puits.
Quelques coups de klaxons s'entendent déjà..
Comme dirait un ami qui nous a aperçus il y a deux semaines : «Tiens, il y a des énervés de la frontale ici, incroyable ! »
J’équipe le puits sous les plaintes de JM et de JL qui sont bien décidés à m'emmerd.. En simulant un stage initiateur. C'est Céline qui va faire le tour du locataire en première avant une explication détaillé du fonctionnement des pailles dispensée par les collègues. Elle n'est pas très rassurée par les blocs « mikado » en tète de puits.
Jean-Luc a des choses à faire et repart en direction de sa voiture, sans la clef…
Il reviendra avant de repartir. « Après tout, ce n'est que justice » JM en prendra aussi pour son grade, non mais !
Thierry part avec le perfo pour percer trois trous sur les bords de la chatière afin d'avoir accès à la suite que nous devinons aisément. Quelque temps plus tard il remonte et nous laissons à Céline la joie de s’amuser avec l'accu.. Elle sursaute un petit coup et rigole, des fous à lier ces spéléos !
Nous attendons quelque temps et Céline et moi descendons voir le résultat. La roche a très bien réagi, l'ouverture est plus vaste et me permet encore mieux de voir la suite. Je fais le ménage avec une Céline pas des plus rassurée derrière. Elle me passe la matos qui devient vite d'un crotteux rougeâtre et glissant. Une fois purgé j'aurais pu descendre mais quelques blocs me chagrinent un peu, je préfère avoir l'avis des autres avant la tentative.
On remonte et Thierry redescend , il décide de refaire une série de trois pour agrandir encore plus afin d'avoir un format présidentiel et une meilleure vue sur la roche en place.
Pour ne pas trop traumatisé Céline nous allons manger vers les 14h en attendant que la cavité se nettoie.
Arrivés aux voitures, un petit orage éclate, les grands coffres des spéléo-mobile nous gardent plus ou moins à l'abri pendant le ravitaillement. Céline est quelque peu dérangée par JM qui mange du fromage aux cailloux.. Nous pensons la nature clémente avec nous car cela ne durera pas ! On repart vers les 15h, l’entrée du trou est bien visqueuse lorsque Céline est moi redescendons pour voir le résultat. C'est un carton plein, après une purge en règle sans toucher aux fissures de la voûte nous testons la longueur de échelle et de la corde en place pour accéder à la suite. Ça passe tout juste pour l’échelle ce qui nous donne donc un -10 ! Je descends prudemment en nettoyant la zone et je me retrouve 2m50/3m plus bas dans un bout de puits de 80cm de large sur 2m de long.
Quelque blocs pas frais sont suspendus au plafond, mais je retrouve une fissure toute fraîche jusqu’à 2 m en dessous de la zone de tir. Cela semble tenir, je nettoie ce qui bouge, et je purge un peu la zone d’atterrissage avec les outils que Céline me donne. Devant moi il y a une diaclase bien érodée d'environ 20 cm de large qui rejoint une autre diaclase perpendiculaire. Des cailloux coincés me bloquent la vue mais les cailloux que je jette passent sans problème. Ils descendent en rebondissant sur approximativement 2/3 m. Nos intuitions étaient bonnes, ça continue bel et bien.
Il faut refaire quelques pailles pour y voir plus clair et pouvoir dégager les blocs gênants.
Nous remontons pour que Thierry et JM descendent analyser la situation.
Pendant ce temps là je raccompagne Céline à sa voiture, elle a sans doute senti le coup foireux arrivé et préférait ne pas rentrer trop tard chez elle pour être en forme le lendemain.
De retour vers les collègues, Thierry est tout en bas en train de recalibrer la zone au marteau et de dégagé le sol pour une plus grande aisance de travail. Jean-Marie lui passe le matos mais cela devient plus difficile a cause du ressaut un peu trop haut. Je descends les aidées avant l’apothéose.. Que dis-je, le drame de la journée !
Thierry commence a percer trois trous avec un perfo montrant de grand signe de fatigue. La mèche a bien du mal à s'enfoncer et la machine chauffe. C'est alors qu'un orage éclate en surface, un gros cette fois ! Au début l'eau commence à ruisselet tranquillement dans le premier puits, il se forme de petites vasques d'eau qui débordent puis dégoulinent ensuite dans le ressaut où Thierry perce encore. Pour le moment cela ne le gène pas. Les fissures du plafond commencent à suinter à leurs tour, par gouttes puis en filets sans discontinuer. Une petite cascade se forme au dessus de Jean-Marie et moi, l'eau pénètre partout et fini par atteindre Thierry qui reçoit également de l'eau du plafond et doit arrêter toute manœuvre. L'eau au sol s’évacue très bien sans monter nulle part mais les ruissellements continus et les éclaboussures nous trempent jusqu'aux os. Au bout de 10min JM et moi sommes obligés de remonter. Thierry, qui n'a qu'une cote en toile, persiste tant bien que mal pour achever le deuxième trou et mettre en place deux pailles. Il remontra totalement frigorifié 5min plus tard alors que la pluie se calme.
Se prendre une crue dans un puits de 6 m 50, qui l'aurait cru ! Par chance les pailles fonctionnent quand même, nous nous réchauffons un peu dehors mais ceci sonnera la fin de cette sortie. Nous sommes vaincus !
Je retourne une dernière fois en vitesse tout en bas pour voir le résultat, ça a bien pété mais j'abandonne vite l’idée d'enlever les blocs coincés dans la diaclase. Je ne peux toujours pas voir la suite, mais la prochaine séance permettra sans doute d'y accéder. Il y a également le « trou de Nanard » à aller voir de l’autre cote des falaises ou seulement un quart d'heure de grattage suffirait pour progresser plus loin.
Tout le matos est sorti, on déséquipe avant de filer aux voitures retrouver quelques habits secs.
On finira vers les 20h chez Thierry pour se remettre de nos émotions en mangeant un bout accompagné d'une petite bière bien méritée.
Une journée de première bien arrosée !
Sarah
« Désolé pour la qualité de certaines photos, trop de poussières sur l'objectif. »