Participants : VO, TV, BD, JPS, TL, JLG
TPST : 7 h 30
Départ du gîte à 9 h. Il pleut. François nous conduit jusqu'à l'entrée du gouffre. On s'élève en altitude, la température baisse, la pluie se transforme en neige ! On s'équipe rapidement, la neige commence à tenir. On plaisante avec François sur le fait qu'on n'ait pas pris de corde de secours (loi de Murphy ...).
On rentre dans le gouffre à 10 h 30. Véro équipe le puis d'entrée. On dépose un sac étanche au pied du puits avec téléphone, clés de voiture... et, sur les conseils de François, on attache la corde (erreur !) Un premier passage étroit (la chatière des Vizillois) et en route pour la découverte de la cavité. On passe à côté du toboggan, possible échappatoire dont François nous a montré l'entrée sur le chemin d'accès au scialet. Puis, succession de gros volumes, parfois bien concrétionnés, avec de belles cascades, entrecoupés de galeries plus ou moins étroites, plus ou moins larges, avec quelques puits (P5, P7, P10) et mains courantes, tous équipés en fixe : quel confort, que du bonheur ! Au pied du P10, nous sommes dans la rivière, très belle, que nous descendons un peu. C'est superbe : séance photos, et on entame la remontée.
A part une chatière un peu serrée qui embête JPaul, tout se passe bien, les puits se remontent facilement. On remarque tout de même qu'il semble y avoir plus d'eau qu'à l'aller. Dans la dernière partie moins large, ça "pisse" de partout. On passe sous des douches qui n'étaient pas là à l'aller, l'eau court dans le galerie. On repasse devant l'accès au toboggan, et Nanard et Thierry décident de remonter par là, François nous ayant dit que ça se remontait en escalade, en oppo. Le reste du groupe continue en direction du puits, pour se rendre à l'évidence : ça siphonne dans la chatière des Vizillois !!! Sortie impossible par là. Pas de panique, puisqu'il nous reste l'échappatoire. Thierry et Nanard, en train d'essayer de chercher le passage, sont bien surpris de nous voir arriver. La première partie de l'escalade est simple et évidente. Puis, ça se complique. Les possibilités les plus évidentes sont explorées sans résultat. Thierry essaie même un peu de désob à coup de cailloux (ça lui manquait !). Il n'y a plus de doute, c'est bien dans la cascade qu'il faut passer. Un mur de 5 m de calcite, aux prises rares rendues glissantes par l'eau, se dresse devant nous. Trop large en bas pour de l'oppo, très lisse et glissant, il faut toute l'adresse et la témérité de Nanard pour réussir l'escalade. A l'aide de sangles pour l'assurer, Véro rejoint Nanard et ils réussissent tous les deux à sortir du trou pour aller récupérer la corde du puits d'entrée (voir le compte-rendu de Véro plus bas).
Commence alors pour les 4 qui restent une attente réfrigérée. L'eau qui nous entoure provient de la fonte de la neige, la cavité est déjà en temps normal, une cavité fraîche, on grelotte très vite. On sort les couvertures de survie, et on regrette amèrement le temps du carbure, de la chaleur de sa flamme et de la calebombe. On essaie de bouger un peu, ça va un peu mieux ...On sait que Véro et Nanard font tout leur possible pour écourter notre attente. Enfin, des voix, et la corde pend dans le puits. Véro est quelques mètres plus haut, et nous donne des conseils pour l'escalade de cette cheminée d'une bonne vingtaine de mètres. Au dessus de la cascade de 5 m, ça se corse. La diaclase est étroite, avec des passages très serrés, très difficiles à franchir en montant pour nos gabarits.( Coup de chapeau à Véro et Nanard qui ont réussi à grimper sans corde.) Véro est là, à un endroit stratégique, qui conseille, encourage et paie de sa personne : elle sert de marchepied. En plus, de rester immobile et trempée dans ce couloir à courant d'air, elle est frigorifiée. La remontée se passe, plus ou moins lentement et difficilement pour certains. Après JPaul, c'est Thomas qui monte, puis moi, et enfin Thierry. Nanard est au sommet du puits, pour aider à la sortie.
A 18 h, tout le monde est dehors. Il n'a pas arrêté de neiger, il y en a 5 cm sur la route. On se change rapidement en grelottant dans les bourrasques de neige. Il fait - 1°. Quel contraste avec hier, dans la via, en tee-shirt par 30° !
On apprécie la chaleur de la voiture, et on commence à décongeler. Arrivés au gîte, François est tout surpris de notre mésaventure, pensant nous avoir envoyés dans un trou sans problème par temps de pluie. Il n'y avait jusqu'ici jamais eu de problème. Les conditions sont exceptionnelles. Un équipement en fixe sera installé dans le toboggan pour faciliter la sortie et éviter de nouvelles mésaventures.
Nous sommes quand même tous contents de notre sortie, la cavité est belle et facile, et ça nous fera des souvenirs ...
JLG
Je suggère de passer le siphon en apnée et en même temps, j’imagine pas, plus, très bien la longueur… On ne va pas chercher encore plus de problèmes donc bon, non. Bernard gravit le ressaut et JL lui lance une sangle. Il sert d’amarrage humain et je grimpe. Je le dépasse pour tenter une escalade dans un boyau qui sera une cheminée fermée. C’est coupant partout, vaut mieux que ce ne soit pas là. Bernard, me conseille de me hisser dans la coulée d’eau qui ruisselle. Ça a l’air d’être ça. Air frais. Une succession d’étroitures et de petites cascades. C’est un peu sportif pour se hisser dans la cheminée patinette qui glisse et il faut recommencer, zlip et recommencer. Nanard me suit au fur et à mesure. On grimpe en oppo et on voit le jour, je le crie à Bernard qui va prévenir les copains. Sortir, courir dans la forêt jusqu’au puits, il pleut et neige à la fois. Je descends le premier fractio, le second est tendu dans une cascade. Elle était pas là il y a 4 heures. J’arrive juste à tortiller mon descendeur, pas de clé, pas de frein, zlip sous une chute glaciale, trempée jusqu’au slip. Détacher la corde, Bernard peut descendre. On court jusqu’à la chatière avec l’espoir de la désiphonner avec nos petits bras. On rêve tout debout oui. Courir, remonter sous la cascade, faut pas respirer, pour pas se noyer a dit JL dans un précédent conseil. Je respire pas hein (un chouia). Désequiper le puits d’entrée, courir dans la forêt, reéquiper l’entrée du Toboggan. Descendre pour aider la corde à faire son chemin dans ce méandre vertical. Et en bas, les copains emballés comme des rochers Suchard dans du papier doré. On a fait vite, au plus vite pourtant, mais c’est jamais assez vite quand on attend dans le froid et le mouillé.
Bernard reste en haut pour aider la remontée. Je me poste à mi parcours pour pousser les copains et leur servir de tirette et marche-pied. C’est Jean-Paul qui part le premier, certains passages ressemblent à un dialogue de salle d’accouchement : Pousse ! plus fort ! encore plus fort ! pousse avec les fesses maintenant, HAAAAAAAAA(< mon cri quand JP grimpe sur mes épaules) Ils me passent tous dessus (leur fierté du week-end à postériori…). Hop tous dehors, déséquiper, courir, se changer tout nus dans la neige glaglagla (le premier qui regarde je lui crève un œil), rentrer, douche et soupe !!! J’adore.
Véro